La grève générale de 2009 fut une grève historique tant par son ampleur et la détermination des travailleurs et des organisations syndicales dont la CGTG, que par son retentissement international.
C’est avec la grève générale de 1910 la plus grande grève de l’histoire du mouvement ouvrier de Guadeloupe. Elle fut préparée et organisée par un collectif de 48 organisations dont tous les syndicats ouvriers de l’île regroupées dans LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon), «Unité contre l’exploitation». LKP regroupa aussi des associations culturelles, écologiques, associations de consommateurs, d’agriculteurs, les petites mutuelles.
Durant 44 jours, toute l’économie de l’île fut paralysée. Après la signature des accords des 26 février et 04 mars 2009, des dizaines de milliers de travailleurs ont prolongé la mobilisation pour arracher l’application des accords. Les travailleurs des entreprises ont été la colonne vertébrale du mouvement. Mais cette grève a poussé dans l’action toutes les catégories laborieuses victimes de la crise, non seulement les salariés des entreprises et les agents de la fonction publique, mais aussi les milliers de salariés précaires à temps partiel, le peuple des quartiers, chômeurs ou «jobeurs» sans travail régulier, les mères de familles, les travailleurs âgés à la retraite ou les petits commerçants, artisans et agriculteurs, les artistes.
Les prémisses du mouvement
Cette explosion sociale qui a débuté par une exigence de baisse des prix de l’essence, n’a pas éclaté dans un ciel serein. En Guadeloupe comme en Martinique, la crise économique qui perdure depuis plusieurs dizaines d’années, se traduit par un chômage endémique qui frappe officiellement 25% de la population active, en réalité plus de 35%. Les jeunes de moins de 25 ans mais aussi les plus âgés sont victimes des licenciements qui se multiplient et des conditions de plus en plus rudes d’accès à un emploi stable. La précarité et la pauvreté des classes populaires s’accroissent. Plus de 100 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté fixé à environ 610 € par mois en Guadeloupe. 31 000 personnes perçoivent le RMI qui atteint à peine plus de 460€ par mois pour une personne seule.
Sous les effets de la crise financière qui commencent à se faire sentir, le pouvoir d’achat d’une grande masse de la population laborieuse, travailleurs salariés au SMIC, titulaires de contrats aidés ou de contrats précaires à temps partiel, se réduit comme une peau de chagrin.
Les augmentations du prix de l’essence avaient, elles aussi déjà provoqué la mobilisation et les protestations des consommateurs. En 2007, à l’appel de la CGTG une centaine de manifestants avaient dénoncé devant la Préfecture, les hausses incessantes et le manque de transparence des prix du carburant.
En Guyane, une mobilisation de plus grande ampleur eut lieu du 24 novembre au 05 décembre 2008 pour une baisse de 50 centimes du prix du litre de carburant et la mise à plat du système de formation des prix. La mobilisation des socio professionnels en Guyane a permis une baisse de 30 centimes.
Le 09 décembre, une coalition de petits entrepreneurs du bâtiment, soutenue par la Région Guadeloupe, décida de bloquer les rues pour imposer la révision du prix de l’essence en Guadeloupe. Pendant 3 jours, l’économie fut paralysée et le Préfet baissa le prix du litre de sans plomb de 20 centimes. En contrepartie de cette baisse, les collectivités territoriales, la Région et le Département, allouaient une subvention de trois millions d’euros à la SARA, la Société antillaise de raffinerie.
Pour l’UGTG, qui appela à un nouveau rassemblement contre la hausse du carburant, les consommateurs n’avaient pas à rembourser la baisse du prix de l’essence à la SARA. Le 05 décembre, l’organisation syndicale appela des organisations politiques, culturelles, syndicales et de consommateurs à une réunion en vue de riposter à la hausse des prix de l’essence. LKP est alors constitué.
La date du 16 décembre fut retenue pour un appel à la grève et une manifestation dans les rues de Pointe-à-Pitre. Plus de 6000 personnes descendirent dans les rues. Les manifestants exigèrent d’être reçus par le sous-préfet qui refusa. Ils s’installèrent à l’entrée de la rue Frébault et prirent rendez vous le lendemain à Basse-Terre pour porter leur revendication directement au Préfet.
A Basse-Terre, les manifestants furent plus de 3000. Ils firent le tour de la ville à pied et se rendirent à la Préfecture. Ils furent accueillis par des gendarmes. Le Préfet refusa, tout comme le sous préfet la veille, de recevoir une délégation. Le prétexte avancé était que les enfants des employés de la Préfecture avaient un goûter de Noël.
Cette fin de non recevoir fut perçue comme du mépris par l’ensemble des manifestants. Le 16 Décembre 2008, les organisations appelèrent donc à une nouvelle mobilisation dans les rues de Pointe-à-Pitre là. Les dirigeants du mouvement décidèrent que le 20 janvier 2009 serait alors la date du début de la grève générale illimitée. Pendant cette période de préparation, LKP élabora une plateforme de revendications. Dans les entreprises, les syndicats organisèrent chaque fois que possible des assemblées générales préparant la prochaine mobilisation. Les organisations tinrent des réunions et des meetings dans les communes de l’île présentant les raisons de se mobiliser.
Les débuts de la grève générale
Des le 19 Janvier 2009, Les travailleurs des stations d’essence entraient en grève.
Le 20 janvier 2009, l’appel à la mobilisation du LKP rencontra un énorme succès. Plus de dix mille personnes défilèrent de nouveau dans les rues de Pointe-à-Pitre. Progressivement, les travailleurs de différents secteurs de l’économie entrèrent en lutte : ceux de l’hôtellerie, du commerce, de l’énergie et de l’eau. Les salariés de l’énergie procédèrent à des délestages mais, tout comme ceux de l’eau, ils ne voulaient pas pénaliser l’ensemble de la population et restèrent mobilisés mais sans paralyser totalement la livraison d’électricité. Les gérants de stations service se mirent aussi en grève.
Les travailleurs tinrent des piquets de grève partout. Tous ceux qui n’étaient pas en entreprise pouvaient ou bien rejoindre des salariés sur leurs piquets de grève, ou se rendre au «Bik», siège du LKP, au Palais de la Mutualité de Pointe-à-Pitre, pour renforcer la mobilisation. C’est ainsi que le 23 janvier, une caravane formée de centaines de personnes, travailleurs, et population laborieuse se rendit à l’aéroport, en passant par le super marché Milenis pour parler de la grève à ceux qui travaillaient encore.
L’une des revendications de la grève fut de soutenir les conflits déjà en cours et à l’aéroport plusieurs grèves très dures se poursuivaient depuis un certain temps. Les pompiers de l’aéroport, avec leur syndicat l’UGTG, réclamaient le paiement d’heures supplémentaires non rémunérées par la CCI (chambre de commerce et d’industrie) depuis plusieurs années. Les salariés d’une entreprise de nettoyage étaient en conflit depuis plusieurs jours.
Les travailleurs mobilisés envahirent l’aéroport. Une marée humaine réussit à tromper la vigilance des gendarmes parqués en nombre à l’aéroport. Les manifestants paralysèrent pendant plus d’une heure l’enregistrement des vols aux comptoirs. Ils exigeaient l’ouverture de négociations sur les revendications des grévistes. La CCI refusa de négocier. La foule des manifestants leva le camp et reprit le chemin de Pointe-à-Pitre.
Durant la première semaine de grève, face au refus des autorités de négocier dans les conditions fixées par les manifestants et LKP, la mobilisation s’amplifia considérablement. Aux premiers refus du sous-préfet et du préfet, aux tergiversations des élus, qui prétendaient imposer une négociation séparée, la rue répondit par un nombre toujours croissant de manifestants.
Le 24 janvier, les «autorités» proposèrent une rencontre au WTC (world Trade Center). La foule de plusieurs milliers de manifestants se rendit à pied jusqu’au bâtiment où les caméras de la télévision filmèrent le début des négociations. Encore une «erreur» que l’administration patronale et préfectorale corrigea par la suite. Car les dirigeants du LKP démontrèrent le bien fondé de la plateforme de revendications aux yeux de toute la population, devant les caméras. Cette erreur du point de vue de la préfecture et du patronat démontrait leur affolement, leur désarroi face à une situation sociale qu’ils ne contrôlaient plus et qu’ils ne pouvaient contenir.
Le 28 janvier, le Préfet quitta la table des négociations. Nous étions au 8ème jour de grève. Le 30 une nouvelle manifestation plus imposante encore, réclama l’ouverture de négociations sur la baisse des prix et l’augmentation des salaires. La Guadeloupe était paralysée. La détermination à arracher la baisse du prix de l’essence et l’augmentation des salaires était intacte.
A la CGTG, tous les matins, les grévistes avaient rendez-vous au siège où un point était réalisé sur les secteurs en grève. Puis des objectifs étaient fixés pour la journée : passer sur les piquets de grève, renforcer la mobilisation, consolider la détermination, rassurer les hésitants, donner du courage à nos camarades… Les camarades se retrouvaient à midi pour partager un repas fraternel. Le soir, les meetings du LKP se déroulaient dans une ambiance chaleureuse et combative au «Bik», le Palais de la Mutualité, devant des milliers de personnes, parfois jusqu’à 6000 et plus. Le quartier de la Mutualité devint le lieu de rencontre des travailleurs et de toute la population mobilisés. Les marchandes s’organisaient pour y vendre leurs produits, les femmes s’y retrouvaient. Chacun venaient s’informer des dernières nouvelles de la grève. En période de plus grande rareté de certains produits, les agriculteurs prirent l’habitude de descendre à la Mutualité pour vendre leurs légumes. Ces marchés se multiplièrent dans toute la Guadeloupe au plus grand bonheur des consommateurs.
Il faut souligner la présence de très nombreuses femmes, parfois plus importante que celle des hommes pendant cette grève. Ces milliers de femmes travailleuses, de femmes du peuple, déterminées, sont toujours un signe de la profondeur des mouvements sociaux. Et c’était bien le cas, cette fois encore.
Tergiversations gouvernementales et arrogance du MEDEF
Les négociations furent interrompues par le Préfet. Le 31 janvier, le ministre des «Dom», Jégo, débarqua en Guadeloupe. Jégo annonça à grand fracas qu’il était bien décidé à rester tant qu’il le faudrait pour régler la crise. Il rencontra d’abord les «autorités» locales, Préfet, services de l’Etat, élus locaux, et le patronat. Le 04 février, il invita les représentants du LKP à une première négociation.
Une nouvelle fois, les grévistes et la population firent une démonstration de force. Les manifestants défilèrent par milliers dans Pointe-à-Pitre en direction du port aux cris de «Jégo négosyé !» La masse des manifestants mobilisés s’invita aux abords de la salle pendant toute la durée de la négociation au son du tambour. Les jours suivants, les discussions se poursuivirent à la Préfecture.
Les organisations syndicales négociaient la revendication d’augmentation de salaire de 200€. Cette revendication fut l’une des revendications phares de la grève générale et entraîna l’adhésion et la combativité des travailleurs. Les patrons du MEDEF refusèrent de céder. Leur stratégie était de réclamer de nouvelles subventions à l’Etat et de pleurer misère. Au cours de son séjour, le ministre Jégo fit mine de comprendre les revendications des grévistes. Mais en réalité, Jégo, aux ordres de Fillon et Sarkozy n’avait aucun pouvoir. Dans son livre paru quelques mois plus tard, il raconte le marché conclu avec Elie Domota, secrétaire général de l’UGTG et porte-parole du LKP lors d’une rencontre secrète : le LKP lâche sur la revendication des 200€ en contrepartie d’une sortie «par le haut» du conflit !
Les syndicats présents à la négociation n’eurent pas tous le même point de vue sur cette revendication. Officiellement, LKP défendait les 200 € d’augmentation de salaire. Mais depuis le début de la grève pour certains, 200€ de plus sur les salaires, c’était trop. Il a fallu la détermination et l’acharnement de Jean-Marie Nomertin, qui inventa alors la formule «200€ c’est 100 bouquets à soupe» pour maintenir cette revendication jusqu’au bout. On devait retrouver cette formule tout au long des 44 jours sur des T-shirts et dans les meetings.
Le 01 Février 2009, le MEDEF et ses acolytes se réunissaient au WTC à Jarry pour parler de toute autre chose sauf que de la grève générale et des revendications posées.
Dès cet instant, certains d’entre eux murmuraient de s’organiser en milices.
Le 06 février 2009, sous la pression et la détermination de la mobilisation, JEGO était contraint de concéder une baisse significative des prix du carburant.
Dans la nuit du 7 au 8 février, un accord était sur le point d’être conclu entre le patronat, l’Etat et les syndicats de salariés, sur les 200 € d’augmentation de salaire. Jégo proposait que l’Etat prenne en charge la moitié des 200 € et que l’autre moitié soit payée par les patrons et les collectivités territoriales. Coup de théâtre : le lendemain, Jégo fut rappelé à Paris par Fillon, le Premier ministre.
Que s’est-il passé ? Le 05 février, la fièvre s’était emparée des travailleurs en Martinique et aussi dans l’île de la Réunion. Le K5F (Kolektif sink févriyé) regroupant lui aussi l’ensemble des syndicats déclencha la grève. Le lobby béké était intervenu directement pour interdire la signature d’un accord en Guadeloupe. Pour ces capitalistes au rang desquels les plus grosses fortunes de Martinique, (les Hayot, et Despointes notamment…) de Guadeloupe et de la Réunion, il était inconcevable que les acquis d’une lutte en Guadeloupe puissent s’étendre aux salariés des autres îles et peut être même à ceux de France.
Le retentissement international de la grève générale
La revendication d’augmentation de salaire parvint évidemment aux oreilles des travailleurs de tous les dits «départements d’outre-mer» et à ceux de France. La cherté de la vie, les bas salaires, le chômage et la précarité frappent aussi la classe ouvrière européenne. Les messages de solidarité affluèrent de tous les syndicats de France, et d’ailleurs, en particulier des organisations de la CGT. La revendication d’augmentation de salaire de 200 € pour tous commençait à s’entendre. Les grèves de Guadeloupe et de Martinique suscitèrent un élan de solidarité parmi les Antillais en France qui manifestèrent à plusieurs reprises dans les rues de Paris, et parmi de nombreux travailleurs. Le gouvernement craignit la contagion.
Après le départ de Jégo, vécu encore une fois comme le mépris affiché des possédants et du gouvernement pour la grève et les classes laborieuses, la mobilisation se durcit. Le 09 février une manifestation monstre réunit une fois de plus des dizaines de milliers de manifestants qui criaient leur colère et leur indignation à Pointe-à-Pitre. Dans les jours qui suivirent, à l’appel du LKP, les militants et la population dressèrent des barrages partout sur les routes et dans les quartiers. Au Gosier, Petit-Bourg, Capesterre, dans les quartiers populaires des Abymes et de Pointe-à-Pitre, des affrontements eurent lieu avec les forces de répression. Les jeunes et toute la population tout comme les militants des organisations du LKP s’activèrent sur les barrages. Dans les sections les plus reculées de la campagne guadeloupéenne, des barrages furent aussi érigés. L’exaspération explosait, face à l’intransigeance du patronat et du gouvernement Sarkozy.
Le 11 février, Jégo revint en Guadeloupe, flanqué de deux médiateurs du travail nommés par Fillon. Jean Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG, l’un des deux principaux leaders de la grève générale et du LKP, avec Elie Domota, refusa ostensiblement de serrer la main de Jégo. Cette scène fut remarquée par toute la population et particulièrement appréciée par les travailleurs. Elle devint peu à peu l’un des symboles de la détermination des travailleurs et l’une des anecdotes les plus remarquées de la grève générale.
La reprise des négociations, comme il fallait s’y attendre, ne déboucha sur rien. Les barrages et les affrontements avec la police continuèrent.
L’assassinat de jacques Bino
Tandis que la tension continuait à monter, le 17 février, en revenant d’un meeting, Jacques Bino, militant de la CGTG et adhérent d’Akiyo (groupe culturel très populaire) fut abattu alors qu’il s’apprêtait à quitter le quartier de la Cité Henry IV à Pointe-à-Pitre. Les «autorités» accusèrent un jeune du meurtre de Jacques Bino. Mais rien ne confirma cette version des faits. De nombreuses zones d’ombre restent inexpliquées. L’enquête, bâclée, ne permet toujours pas de faire toute la clarté sur ce meurtre.
La répression a aussi frappé des militants. Plusieurs furent tabassés par les gendarmes mobiles, et des jeunes qui participaient à la grève, aux manifestations, aux barrages furent interpellés sans ménagement. Le patronat béké exerça une pression constante sur le gouvernement pour qu’il réprime plus durement. On fut à plusieurs reprises à deux doigts de cette répression armée. Mais visiblement l’Etat français a hésité à entrer dans cette spirale d’où il ne serait pas sorti forcément gagnant. Et puis, en présence de la presse internationale une telle répression armée aurait embarrassé l’Etat français.
En hommage à Bino, et pour se rendre à son enterrement, les militants relâchèrent la pression sur les barrages.
Après l’hommage et les obsèques de Bino, les négociations entre les autorités et le LKP reprirent le 23 février. La reprise s’effectua sur la base des dernières avancées obtenues avant le rappel de Jégo à Paris. Le préfet continua ses tentatives pour faire reprendre l’activité dans le but d’affaiblir la mobilisation, en donnant satisfaction aux gérants des stations services. Un accord fut signé avec eux, repoussant aux calendes grecques l’implantation de nouvelles enseignes. Il en était de même pour les agriculteurs.
Le calcul des «autorités» se fondait sur le fait que la mort du militant de la CGTG et la reprise de la livraison de carburant permettrait un retour à la vie normale. Ils jouaient la montre et le pourrissement.
Plusieurs appels à la reprise des cours dans les écoles furent lancés par le Recteur d’académie. Mais c’était sans compter avec la profondeur du mécontentement des masses en mouvement depuis plus d’un mois.
L’accord
Parmi les dirigeants du LKP certains, subissant la pression de ceux qui appelaient depuis le début de la grève à une «sortie par le haut», cherchaient à mettre un terme à la grève. De leur côté, les patrons du MEDEF refusaient toujours de signer un accord sur l’augmentation de salaire de 200€. Le 26 février, l’accord fut signé avec l’UCEG, Union des chefs d’entreprises guadeloupéennes, et plusieurs autres organisations patronales. Il stipulait une augmentation de 200 € pour les salariés du privé percevant un salaire égal au SMIC jusqu’à 1,4 SMIC.
Autre temps fort : le dimanche 1er mars, lors d’un meeting du LKP, Jean-Marie Nomertin fit voter à mains levées devant une foule immense, devant le «BIK», la poursuite du mouvement jusqu’à signature d’un accord sur la plateforme de revendications. 4000 personnes approuvèrent la poursuite de la grève.
Le 04 mars, un accord général en 165 points fut signé, mettant fin à la grève déclenchée le 20 janvier. Mais dans les entreprises, de nouvelles luttes démarrèrent spontanément, pour faire appliquer partout l’accord du 26 février. Les travailleurs se chargeaient eux-mêmes d’imposer la signature à leur patron !
Propagation de l’onde de choc de la grève générale
Grèves pour l’application de l’accord Bino (et autres revendications) :
- Cliniques privées, Banane, Aéroport, Orange 63 jours, Municipaux Ste Anne…
- Les contrats aidés et précaires maintiennent leur mobilisation pour l’emploi. Ils occupent les locaux de Pôle emploi. Intervention des forces de répression
- Maison de l’enfance : pour l’amélioration des conditions de travail et d’hébergement des enfants
- Novembre : 24 et 25 appels à la grève générale du LKP
- CTM : 1 mois de grève pour l’application de l’accord du 26 Février 2009 3/ 4 / 09.
UNE GRÈVE HISTORIQUE QUI MARQUE LA MÉMOIRE COLLECTIVE DES TRAVAILLEURS
Cette grève suscita un immense espoir de changement et les salariés d’entreprise ont été à la tête de ce mouvement. Ce fut donc un immense terrain d’apprentissage de la lutte pour des milliers de travailleurs. La grève a démontré ce que les masses en mouvement sont capables d’arracher lorsqu’elles sont déterminées. L’extension des grèves d’entreprise après la signature de l’accord Bino fut tout aussi révélatrice de la détermination des salariés à changer leur sort. La classe capitaliste et le gouvernement ne se sont pas trompés sur l’interprétation qu’ils ont tirée du recul qui leur a été imposé. Ils n’ont eu de cesse de dénigrer la grève et ont utilisé tous les médias à leur disposition pour leur propagande.